Explorant les thèmes universels de la perte, de l’appartenance, du patrimoine et de l’identité nationale, les films A Space Exodus (2009), Nation Estate (2012) et In the Future They Ate from the Finest Porcelain (2015) explorent divers aspects des troubles politiques en Palestine. S’ils remettent en question l’occupation israélienne, ils imaginent chacun à leur manière des scénarios futurs.


A Space Exodus pousse l’idée de déracinement de la réalité palestinienne à l’extrême en projetant le premier Palestinien, et femme, sur la lune, créant ainsi une perspective extraterrestre de la situation politique actuelle. Nation Estate dévoile une histoire sombre où l’ensemble de la population palestinienne est regroupée dans un unique gratte-ciel, chaque ville étant confinée à un étage spécifique. Dans le dernier volet, In the Future They Ate from the Finest Porcelain, une cheffe de la résistance narrative entreprend une guerre archéologique dans l’espoir désespéré d’assurer l’avenir de son peuple.


En utilisant le langage de la science-fiction, la trilogie de Larissa Sansour présente une vision dystopique de la Palestine, et par extension d’un Moyen-Orient, au bord de l’apocalypse.

Biographie de l’artiste :

Née à Jérusalem-Est, Sansour (PS/DK) a étudié les beaux-arts à Copenhague, Londres et New York. Elle a représenté le Danemark à la 58e Biennale de Venise. Elle a récemment exposé en solo à la Whitworth Gallery de Manchester, à KINDL à Berlin, à Copenhagen Contemporary au Danemark et à Dar El-Nimer à Beyrouth.

Biographie de l’intervenant :

Joan Grandjean est assistant et doctorant à l’Unité d’arabe de l’Université de Genève.

Depuis 2017, il travaille à une thèse de doctorat qui s’intitule : “Et si… des ‘futurismes arabes’ en histoire de l’art ?”. Il étudie plusieurs phénomènes d’adaptation des genres de l’imaginaire, notamment de la science-fiction et de la représentation du futur dans des pratiques artistiques individuelles et collectives, afin d’interroger la place des « futurismes arabes » dans l’art contemporain mondialisé.

En parallèle de ces activités, il fait partie des membres fondateurs de Manazir, la première plateforme suisse pour l’étude des arts visuels, de l’architecture et du patrimoine dans la région MENA, et de l’équipe éditoriale de Manazir Journal ; il est également membre de l’association académique Le Laboratoire des Imaginaires ainsi que du groupe de recherche sur les Arts Visuels du Maghreb et du Moyen-Orient, 19e-21e siècle (ARVIMM). Il travaille actuellement avec la professeure Silvia Naef à un projet de recherche sur les dons faits par les pays de la région MENA aux organisations internationales présentes à Genève, soutenu par la Fondation Boninchi.